jeudi 3 mai 2012

Une société en douleur...


‘’La vraie douleur est incompatible avec l’espoir.’’

Lautréamont



Cette semaine, je faisais une réflexion, une triste réflexion. Il y a déjà plusieurs années que je m’intéresse à la douleur. Tant à la douleur physique qu’à la douleur psychologique. Je n’ai jamais eu de difficulté à me détacher de la douleur de l’autre. Je me détache pour comprendre, je pose des questions, cherche l’impact sur le fonctionnement, les idées sous-jacentes, la profondeur de la détresse… Dans la douleur, les gens perdent leurs repères et l’espoir !



Suite à un accident, une blessure, une douleur physique qui n’en finit plus, la détresse psychologique devient de plus en plus importante. La douleur physique devient secondaire.  En ajoutant à cela un conflit au travail, la pression sociale, des relations tendues à la maison, un sentiment d’incompréhension, la perception d’un médical inachevé… il n’est pas surprenant de constater que les gens s’enfoncent et ont du mal à tenir la tête hors de l’eau.



Ma réflexion cette semaine a été la suivante : où s’en va la société ? Comment allons-nous pouvoir supporter les travailleurs blessés dans un monde compétitif, des milieux de travail fragiles économiquement et les contraintes organisationnelles ? Des obstacles, des dizaines d’obstacles à la réadaptation inondent notre quotidien… à en perdre le contrôle.



Comprendre la douleur, ce n’est pas l’accepter, c’est agir, offrir des alternatives, des accommodements… Comment faire ? J’avoue que je ne le sais plus… J’ai beau tenter de jouer à la médiatrice entre plusieurs instances, servir d’accompagnatrice (voire même de coach) pour mes clients… il y a des limites liées au système. Et j’en suis malheureusement contrainte… à offrir une boîte de mouchoir, une oreille attentive et des conseils précieux. Jamais ils ne pourront accepter leur sort, mais devront s’adapter à la situation.



Les problèmes sont de plus en plus complexes et je suis persuadée que ce n’est pas à cause qu’on me trouve efficace et qu’on me donne de plus gros défis. Les défis sont plus gros ! Je suis encore loin de la retraite et d’ici là, j’ai de grands rêves. Je souhaite que toute personne puisse contribuer au développement social et économique sainement et efficacement. Que les gens soient heureux dans leur travail où s’ils ne peuvent travailler pleinement, qu’ils soient supportés honnêtement et judicieusement. Et cela, c'est la responsabilité de chacun.


Crédit photo:www.photo-libre.fr



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Votre commentaire est apprécié et important. J'y répondrai assurément.